Escapade charlevoisienne multicolore : notre Action de Grâce en refuge rustique panoramique

L'automne est définitivement une saison particulièrement flamboyante, lorsque les arbres se parent d'or, de cuivre et de pourpre, avant que la longue et irrémédiable décadence hivernale s'installe.

Bien que les températures puissent être parfois assez clémentes si on a la chance de tomber en plein été indien, je m'aventure rarement en camping à ce moment-là de l'année, histoire d'éviter de subir des nuitées givrées.

J'avais donc réservé pour toute la fin de semaine un refuge rustique qui se trouve sur le chemin de la fameuse Traversée de Charlevoix, et qui a pour avantage non négligeable d'être accessible en voiture (sauf en hiver).

On se lance sur la route dès le vendredi midi sur la route de la liberté, bordée d'une haie d'honneur multicolore à l'infini.

Le refuge Le Prophète se situe à mois d'une dizaine de kilomètres de l'entrée du Parc National des Hautes-Gorges-de-la-Malbaie (attention, il vous faudra une autorisation pour pouvoir circuler dans le parc pour rejoindre l'hébergement).

Nous y arriverons de nuit, et nous découvrirons que les lampes à propane qui devaient nous permettre d'éclairer le refuge ne fonctionnent malheureusement pas. On s'équipe de nos frontales pour s'installer dans l'hébergement qui est tout à fait rustique et minimaliste, et affiche de manière ostentatoire sa cohabitation avec les souris par leurs petits excréments parsemés ici et là.

Réchauffés par l'énergie des flammes qui ronronnent déjà dans le poêle, nous prenons rapidement nos aises, et l'odeur sucrée de la guimauve rôtie embaume le petit refuge tandis que j'assiste à un duo de ukulélé improvisé.

Au petit matin, nous sommes tout excités de découvrir enfin les alentours de notre petit cocon. Déjà bercés par son flux inaltérable, la porte s'ouvre sur la majestueuse Rivière de la Malbaie qui s'écoule en contre-bas de notre petite terrasse.

"Pas le temps de niaiser", car la météo de la journée est tout simplement parfaite pour se lancer dans une belle aventure de plein air. Le secteur du Mont des Morios se trouve à environ une demi-heure de là et offre plusieurs joyaux de qu'il me tardait de découvrir. Dès le stationnement, nous en prenons plein les yeux ! L'asencion s'annonce magnifique.

Gaïan nous a déjà prouvé à de maintes reprises cet été qu'il était capable d'arpenter plusieurs kilomètres. Il marche avec conviction, sautant de roches en roches sur le tapis de feuilles mortes en patchwork. Le début du sentier est large est plat et permet de se réchauffer tranquillement, avant d'amorcer l'ascension un peu plus sérieuse. Nous sommes impressionnés par sa motivation ! Malgré quelques petits moments de fatigue, les pauses-collations et les chansons enfantines que nous crions à tue-tête font des miracles.

Ce n'est qu'à une dizaine de minutes de notre arrivée au premier pont de vue du sentier que nous passons au plan "porte-bébé".

Cela fait quelques mois que nous ne transportons plus notre gros sac à dos porte-bébé Deuter, qui pèse un poids non négligeable même lorsqu'il est vide. Nous avions tout de même emporté notre bon vieux préformé Ergobaby, surement pas très adapté à la taille et au poids de notre immense toddler, mais ça fait la job !

En quelques secondes, il s'endormira paisiblement dans mon dos pour récupérer de son gros effort. 

Et quelques minutes plus tard, nous avons la récompense de notre effort tandis que nous atteignons le premier point de vue du sentier, qui offre une vue panoramique imprenable.

Faire de la randonnée avec un enfant de deux ans et demi et de 20 kilos, cela veut aussi dire qu'il faut parfois accepter renoncer à continuer jusqu'au bout. Vu le temps que la montée nous a pris, au rythme lent mais déterminé de notre mini aventurier, et pour éviter une méga-crise avant le retour au stationnement, nous décidons de faire demi-tour sans se rendre au sommet.

Nous descendons joyeusement le sentier accompagnés par les comptines préférées de Gaïan, qui tient bon jusqu'au bout et arrive à rejoindre le sentier plat du début. Sur le dernier kilomètre, il craque et se retrouve confortablement installé sur le dos de son papa pour franchir la ligne d'arrivée.

C'est le coeur léger que nous arrivons au stationnement, fiers de notre fils et heureux d'en avoir pris plein les yeux dans ces magnifiques montagnes. La prochaine fois, c'est sur, on revient pour camper au sommet !

(PS : Aucune idée de combien de kilomètres ont été parcourus, peut-être un bon 5K?)

Le lendemain matin, nous prenons le temps de profiter du paisible refuge alors que la pluie s'invite à l'extérieur. Petit-déjeuner, aquarelle, lecture, le tout au coin du feu.

Oh, une éclaircie ! Vite, on se prépare et on sort !

C'est le moment pour Gaïan de se dégourdir les jambes, chevauchant fièrement sa draisienne sur le sentier qui part du refuge.

En parcourant le sentier, nous tombons par hasard sur une petite cabane de chasseur.

De retour de notre balade, nous devons aller chercher de l'eau à la Rivière en contrebas du refuge. Alors que le soleil est discrètement en train de disparaître derrière la montagne, nous profitons délicieusement de ses derniers rayons qui subliment les feuillages chamarrés.

Parce que les lumières du Refuge "Le Prophète" ne fonctionnent toujours pas, nous voilà upgradés dans le refuge d'à-côté qui était vide et qui est d'un tout autre standing ! Nous y passerons une fin de séjour agréable à grand renfort de chocolat chaud contemplatif face à la rivière et éclats de rire.

Et un petit quart d'heure de folie au grand air...!

Le dernier jour s'annonce radieux et nous en profitons pour se balader dans les Parc des Hautes-Gorges sur le petit sentier aménagé du Belvédère et du Riverain.

Bonheur & couleurs !