Séjour nature dans les Laurentides en hiver : les Cabines de Morin Height et le Sentier des Orphelins

L'hiver est désormais bien installé et lorsque les fins-de-semaine nous offrent la chance de profiter des joies hivernales sous le soleil, même la frileuse en moi trépigne de pouvoir aller en profiter pour prendre une bonne dose de plein air - et lutter par la même occasion contre la monotonie ambiante des restrictions sanitaires.

Nous avons eu la chance de découvrir les mini-chalets qui jouxtent la station de ski de Morin Height et présentent selon moi la bonne nuance entre confort et rusticité (à savoir : de l'eau, de l'électricité et du chauffage, le tout dans un petit espace rudimentaire tout en bois et en pleine forêt !). De plus, ils ne se situent qu'à une petite heure de Montréal si on à la chance de ne pas partir à l'heure de pointe ;)

Au petit matin, nous sommes déjà au garde-à-vous pour subvenir aux besoins de notre progéniture lorsque le soleil se lève et ses rayons roses-orangés viennent déjà lécher la neige fraîchement tombée durant la nuit. Je contemple d'abord cette jolie toile du confort intérieur, mais la beauté du moment me pousse à m'extraire du cocon de chaleur de la cabine et prendre une petite bouffée glacée pour profiter de ce moment qui semble n'exister que pour moi. 

Silence. Froideur extrême.

Un joli spectacle que la température écourte tout de même assez promptement.

Un autre attrait indéniable de cette petite cabine est son emplacement idéal pour toutes les activités hivernales. Alors que certains profitent de quelques descentes en snowboard à la station Les Sommets de Morin Height qui se trouve à deux minutes d'ici, je m'apprête à rester tranquillement à jouer avec mon bébé quand le soleil vient à nouveau me chatouiller les envies - oui je suis un vrai lézard !

J'ai remarqué qu'un petit sentier de raquette passe juste derrière la cabine et il me tend les bras. En deux temps trois mouvements (et une bonne demi-heure de lutte gréco-romaine pour équiper mon mini ainsi que moi-même en s'assurant qu'il ne s'immole pas dans le poêle brûlant pendant que je lace mes bottes), nous voilà fins prêt pour une petite balade dans la jolie neige fraîche.

Après quelques gracieuses contorsions pour fixer décemment mes raquettes après avoir enfilé le sac à dos porte-bébé - et le constat indéniable que mon fils est décidément bien nourri et pèse son poids - nous voilà partis pour une petite heure qui constituera le moment parfait d'une bonne sieste pour l'un d'entre nous. 

C'est la première fois que je pars en raquettes toute seule avec lui, et je me sens si bien malgré le poids sur mon dos, d'entendre son petit ronflement paisible tout contre moi, à l'épreuve du froid et de la neige.

Le lendemain, nous souhaitons effectuer une marche un peu plus soutenue pour profiter des grands espaces laurentiens, mais nous devons jongler avec les restrictions de nombreux domaines qui limitent l'accès à leurs sentiers aux résidents ou détenteurs de passes annuels.

J'avais préparé un peu mon coup comme à l'accoutumée et après avoir passé un bon moment à éplucher les options de sentiers de difficulté modérée sur Alltrails et BaliseQuébec offrant une vue (parce que c'est toujours mieux avoir un objectif pour se motiver à enchaîner les kilomètres).

Nous jetons donc notre dévolu sur un domaine dont je n'avais jamais entendu parler, le Réseau de sentiers d'interprétation des Orphelins qui se situe à seulement 15 minutes de notre logement dans la localité de Wensworth North et offre une panoplie de petits sentiers forestiers, avec - je vous le donne en mille - un belvédère !

Carte des Sentiers des Orphelins (carte complète ici : baliseqc.ca/upload/Cartes/LR1143_01.pdf)

Notons que nous commençons a être presque efficaces dans la préparation de l'équipement ''anti-froid'' pour bébé qui prend tranquillement son mal en patience alors que nous lui enfilons successivement les multiples couches visant à éviter qu'il perde un doigt ou un orteil durant la balade.

Petit aperçu des couches multiples à enfiler au mini-randonneur

Nous essayons habituellement de caler nos activités extérieures sur les siestes afin de ne pas trop tirer sur sa patience limitée et nous avions prévu de partir tôt pour revenir manger dans l'auto MAIS comme bien souvent, cela nous prend beeeaaaauuucouuup plus de temps que prévu de quitter la cabine en gérant notre mini-démon adoré et nous voilà partir sur le sentier en fin de matinée avec seulement un lointain souvenir de notre petit-déjeuner très matinal.

Grisée par l'expérience de la veille, j'enfile à nouveau le sac à dos porte-bébé pour le début de la balade, qui est constitué d'un petit sentier forestier agréable présentant une neige relativement tassée mais qui nécessite tout de même l'usage de nos raquettes. Nous passons entre deux lacs gelés, nous sommes presque seuls et ne croiserons qu'un ou deux groupes de randonneurs sur la totalité de notre chemin. Bébé est confortablement installé dans son sac et essaye en vain d'attraper le pompon de mon bonnet avec ses moufles tout en gazouillant.

Après le passage entre les lacs, le sentier devient plus valloné et sort des conifères pour s'enfoncer dans un nouveau paysage plus épuré dans lequel c'est papa-sherpa qui prend le relais, alors que bébé est à milles-lieux de s'endormir.

Après environ 3 ou 4 kilomètres sur ce sentier plutôt facile, nous arrivons à un dédale de petits chemins de différentes difficultés qui constituent le coeur du Réseau de Sentiers des Orphelins. Il est à noter qu'en continuant sur l'un d'entre eux, il est même possible de rejoindre le corridor aérobic et de faire une grande boucle.

De notre côté, nous empruntons le sentier qui nous mènera après une petite montée modérée au fameux Belvédère et à sa jolie vue ensoleillée dont notre bébé ne bénéficiera point étant donné qu'il s'est finalement endormi. 

Nous retournerons sur nos pas via le même sentier alors que le soleil se cache et que la piqûre du froid se fait un peu plus ressentir, déclenchant chez moi par la même occasion une brève vague de de culpabilité alors que mon petit glaçon roupille toujours paisiblement - et ronfle bruyamment.

Dès qu'il ouvrira les yeux, alors qu'il nous reste encore plus d'une heure pour rejoindre le stationnement, nous décidons de profiter d'une petite éclaircie pour faire une autre pause lui permettant de se dégourdir un peu les jambes (et pendant laquelle je m'assure qu'il lui reste tous ses doigts de pieds). Il s'agit d'ailleurs de la première journée ou il est assez à l'aise pour faire quelques pas dans la neige malgré les 4 épaisseurs de chaussettes dans ses petites bottes souples, et il a l'air d'adorer ça ! Une petite gourde de compote, et c'est reparti, en chantant "Vole, vole, vole pa-pi-llon" pour être sur qu'il remue ses mains et se réchauffe un peu :)

Après 4 heures et environ 10 kilomètres de marche en raquette dans ces sympathiques sentiers, nous voilà enfin de retour au chaud pour un petit pique-nique improvisé dans l'auto :)

J'ai déjà hâte à notre prochaine aventure !