Notre TMB : 100 kilomètres de randonnée autour du Mont Blanc entre la France, l'Italie et la Suisse

Published on November 27 2017

À force d'arpenter, week-end après week-end, les sentiers montagneux de l'Amérique du Nord-Est, je réalisais ma grande ignorance quant aux randonnées alpines de mon propre pays natal. 

Poussés par une envie de se dépasser, et un désir de découverte d'un nouvel environnement, nous décidions donc de combiner notre prochain passage en Europe avec la complétion du fameux Tour du Mont Blanc (TMB pour les initiés), qui se trouve être le deuxième sentier européen le plus parcouru après le Chemin de Compostelle. 

Contrairement à celui-ci, qui se compose essentiellement de sections longues mais plates, le Tour du Mont Blanc est également reconnu pour son fort dénivelé - positif et négatif - et les nombreux cols et vallées qu'il faut traverser pour effectuer sa boucle, qui traverse trois pays : la France, l'Italie et la Suisse.

Infographie 'maison' de notre TMB

Infographie 'maison' de notre TMB

Quelques conseils pour bien organiser son Tour du Mont Blanc

La préparation fut longue, et avec quelques lectures, je réalisais la grande popularité du TMB et la nécessité de s'organiser bien à l'avance, en particulier pour la réservation des refuges, qui bien que nombreux, sont souvent pleins durant la période estivale - moment idéal pour parcourir la boucle. Dès le mois d'avril, je commençais donc à étudier le tracé et les options. Il nous fallu décider d’où partir, et dans quel sens effectuer le tour. Aussi, à cause d'un nombre de jours de vacances limités, nous savions que nous n'aurions malheureusement pas les onze jours nécessaires pour boucler le tour en toute sérénité, et il nous fallait donc choisir quelques étapes à parcourir en transports en commun pour compléter le trajet au complet.

Quel sens?
Après consultation d'un bon nombre de sites et de blogs, nous décidons de commencer notre tour au téléphérique des Houches - petite commune proche de Chamonix - et de parcourir le TMB dans le sens anti-horaire, qui en partant du territoire français, nous ferait d'abord traverser l'Italie puis la Suisse.

Autonomie?
La décision de ne pas bivouaquer avec nos tentes sera vite invalidée après une estimation du poids à porter, et nous sommes d'accord pour se permettre le ''luxe'' relatif de la demi-pension en dortoirs dans les refuges afin de réduire au maximum le poids des sacs à dos. Au mois de Mai, je réserve donc déjà tous les refuges grâce au site web interactif montourdumontblanc.com qui permet de manière extrêmement pratique d'estimer le temps nécessaire pour rejoindre les différents refuges du TMB dépendamment du sens choisi. Un outil indispensable pour ne pas trop se casser la tête!

Estimation du temps de marche
Nous ne sommes pas très habitués aux estimations de temps de parcours car les sentiers des Adirondacks et des Whites Mountains présentent exclusivement des indications en termes de distance, nous sommes donc un peu inconfortable smais nous estimons un maximum de 8h de marche effective par étape, en espérant être plus rapides que la moyenne de temps estimée grâce à notre pratique fréquente.

Qu'est-ce qu'on met dans son sac à dos? 
Une fois tous les refuges réservés, il s'agit de tranquillement estimer les items indispensables à transporter avec nous, et d'appliquer une sélection drastique pour tout ce qu'il ne l'est pas. Michel est intraitable avec moi - probablement car il se doute que certains articles de mon sac se retrouveront dans le sien après quelques jours - et me fait vider la moitié de mon sac. Mes vêtements tenaient tous dans un sac compressible imperméable que je mettais tout au fond de mon sac à dos, et nous avons utilisé des ziplocs transparents assez solides pour y répartir les affaires de toilette et autres items. Sans vous faire la liste exhaustive des choses pour lesquelles j'ai reçu ''l'autorisation", je souligne l'importance des bâtons de marche, indispensables pour braver les innombrables descentes, et des vêtements - en allant jusqu'aux sous-vêtements - en matériaux techniques alliant légèreté, chaleur et rapidité à sécher. Nous étions également reconnaissants d'avoir emporté une trousse de secours avec des bandes de tape élastiques et du baume du tigre, en plus des incontournables pansements pour ampoules. Enfin, une bonne dose de collations - barres tendres, bonbons d'énergie, cachets effervescents de solution électrolyte - nous a permis de nous donner un bon coup de fouet lors des longues étapes.

Le récit par étapes de notre aventure autour du Mont Blanc

Notre TMB : 100 kilomètres de randonnée autour du Mont Blanc entre la France, l'Italie et la Suisse

Étape 1 : Du Téléphérique Les Houches au Refuge de la Balme

Notre TMB : 100 kilomètres de randonnée autour du Mont Blanc entre la France, l'Italie et la Suisse

Au petit matin, après un réveil fébrile et une vérification express des derniers préparatifs, nous avons la chance d'être amenés par mon père jusqu'au départ du Téléphérique Bellevue, aux Houches, à 1008m d'altitude. Nous ne sommes ici pas les seuls à vouloir attraper la première benne, et une dizaine d'alpinistes s'agglutinent déjà devant l'entrée, à grand renfort de cordes, casques et piolets.  Au cours de la montée qui ne prend que quelques minutes, nous discutons avec un anglaise qui est là avec un groupe pour sa première ascension du Mont Blanc et qui espère des conditions clémentes pour les jours qui suivent.

Une fois en haut, nous sommes déjà à 1770 mètres d'altitude et nous ne regrettons pas de ne pas avoir effectué cette première montée à pied, dans la mesure où de nombreux articles déconseillaient cette portion bien inclinée zigzaguant sous les câbles du téléphérique et sans grand intérêt pour la vue.

Arrivée du Téléphérique de Bellevue - Les Houches au petit matin

Arrivée du Téléphérique de Bellevue - Les Houches au petit matin

Alors que tous les alpinistes s’arrêtent à la gare d'altitude pour attendre le tramway du Mont Blanc - plus haut train à crémaillère de France - qui leur permettra de rejoindre le Nid d'Aigle à 2372 m pour débuter leur ascension jusqu'au fameux sommet, nous commençons, seuls, notre marche en direction du Col du Tricot. 

Pour ce début de journée, nous avions décidé de ne pas suivre le sentier standard du TMB, mais plutôt de prendre une variante, un peu plus longue, mais qui permet d’accéder à de magnifiques paysages. 

Le soleil est encore caché par les hauts monts environnants, mais le ciel est dégagé et on voit déjà au loin le Glacier de Bionassay pointer le bout de son nez. Nous découvrons un sentier bien aménagé à flanc de montagne et balisé de petits panneaux qui nous permettront de suivre notre itinéraire sans grand effort. Nous devons passer plusieurs petits portillons qui délimitent les zones alpines de pâturage.

Vue sur le Glacier Bionassay

Vue sur le Glacier Bionassay

Alors que nous progressons sur le chemin, nous apercevons déjà l'échancrure caractéristique du Col du Tricot qu'il nous faudra rejoindre dans les prochaines heures.

Vue sur le Col du Tricot

Vue sur le Col du Tricot

Une passerelle suspendue nous permettra de passer au dessus du torrent de Bionassay. Dès que nous nous approchons de l'eau, nous pouvons bien sentir sur nos visages une brise fraiche en provenance des vapeurs glaciaires.

Passerelle suspendue au dessus du Torrent Bionassay

Passerelle suspendue au dessus du Torrent Bionassay

Le sentier se poursuit aux abords du Glacier de Bionassay dont nous découvrons toute la splendeur et les langues de glaces qui s'étendent sur la montagne. Nous croiserons ici les premiers randonneurs, un groupe de savoyards locaux qui viennent régulièrement sortir leurs chiens dans ce cadre exceptionnel. 

Glacier de Bionassay

Glacier de Bionassay

Nous amorçons ensuite la montée en direction du Col dans une grande combe, au milieu des rhododendrons et de quelques paisibles moutons.

Ascension du Col du Tricot

Ascension du Col du Tricot

L'ascension du Col crée un petit suspens, car ce n'est qu'à l'arrivée en haut que nous pouvons découvrir la magnifique vallée et la face Nord des Dômes de Miage qui se cachent de l'autre coté ! Nous sommes rendus à 2120m, nous avons effectué un petit dénivelé positif de 350m en 1h40 de marche.

Vue du Col du Tricot sur la vallée des Chalets du Miage
Vue du Col du Tricot sur la vallée des Chalets du Miage

Vue du Col du Tricot sur la vallée des Chalets du Miage

La descente jusqu'aux chalets de Miage par un pierrier et ses nombreux lacets nous fera perdre 561m en une bonne heure de marche, aidés par nos bâtons qui, nous le comprendrons au fur et à mesure, s'avèrent indispensable pour amortir les nombreuses descentes de ce tour. Nous croiserons ici plusieurs groupes de marcheurs, dont certains avec de jeunes enfants - que je trouve bien courageux de monter cet interminable sentier alors que nous peinons à le parcourir en descente !

Descente vers les Chalets du Miage

Descente vers les Chalets du Miage

Dans les alpages fleuris des Chalets de Miage (1559m), nous prenons une pause sous un grand soleil, face au magnifique Dôme de Miage. Ici, se trouve un petit refuge avec une jolie terrasse qui offre un dortoir et du ravitaillement avec une vue unique. Nous repartons pourtant après avoir dévoré une ou deux barres de céréales car il nous reste beaucoup de chemin à parcourir.

Alpages des Chalets du Miage et vue sur la face nord du Dome du Miage
Alpages des Chalets du Miage et vue sur la face nord du Dome du Miage

Alpages des Chalets du Miage et vue sur la face nord du Dome du Miage

La suite du sentier nous fera remonter de 200m de l'autre coté de la vallée jusqu'au plateau des Chalets du Truc (1720m). On laisse derrière nous la vallée du Miage et le Col du Tricot, et nous pouvons ainsi constater toute la distance parcourue ! L'ascension est courte mais rendue difficile sous un soleil de plomb. Je suis bien contente d'avoir emporté ma crème solaire et ma visière...Le plateau des Chalets du Truc est très agréable. En lisant un peu dans le guide, je comprend que ''Truc'' désigne en fait un sommet arrondi. 

Vue sur le Col du Tricot et la vallée de Miage

Vue sur le Col du Tricot et la vallée de Miage

Nous marchons un peu à plat entre les vaches et leurs pâturages. Ici aussi, refuges et ravitaillements sont au rendez-vous et nous réalisons que nous aurions pu prendre beaucoup moins d'eau à transporter avec nous !

Notre TMB : 100 kilomètres de randonnée autour du Mont Blanc entre la France, l'Italie et la Suisse
Notre TMB : 100 kilomètres de randonnée autour du Mont Blanc entre la France, l'Italie et la Suisse
Notre TMB : 100 kilomètres de randonnée autour du Mont Blanc entre la France, l'Italie et la Suisse

S'ensuit une longue descente très progressive où l'on passe de 1720 à 1164m pendant une bonne heure et demi. La piste est large, et on croise même quelques véhicules autorisés qui permettent le ravitaillement des refuges. C'est long, mais nous profitons de ce passage forestier pour s'abriter un peu à l’ombre.

Descente du Chalet du Truc vers les Contamines-Monjtoie

Descente du Chalet du Truc vers les Contamines-Monjtoie

Nous découvrons le coquet village alpin des Contamines-Montjoie, rempli de petits chalets en bois croquignolets débordant de jardinières fleuries impeccables et bordés par les montagnes. Nous descendons jusqu'à l'Église du village où nous prendrons une pause pour reprendre quelques forces. Il est déjà plus d'une heure de l'après-midi et nous sommes affamés

Les Contamines-Montjoie
Les Contamines-Montjoie

Les Contamines-Montjoie

Comme nous en prendrons l'habitude chaque jour dès que l'occasion se présente, nous profitons de notre pause à l'ombre de l'Église pour enlever nos lourdes bottes de marche et nos chaussettes pour faire respirer nos pieds et sécher nos semelles. Nous dévorons pain, fromage (récupéré de notre restaurant de raclette de la veille!!) et charcuterie.

Pause à l'Église des Contamines-Montjoie
Pause à l'Église des Contamines-Montjoie

Pause à l'Église des Contamines-Montjoie

La section qui suit fut des plus pénibles et longues, pourtant sans aucun dénivelé. Nous longeons pendant une heure - qui en parait bien plus - le torrent du Bon Nant jusqu'à rejoindre l'Église Notre-Dame-de-la-Gorge, en passant par des sections goudronnées et doublant une quantité impressionnante de touristes qui viennent profiter d'un centre d'activité aménagé proche du chemin.  Alors que les familles et les enfants gambadent avec légèreté, nous avons déjà 5 heures de marches dans les pattes, et nous avons hâte de retrouver les alpages verdoyants et leurs vaches paisibles. 

On essaye de marcher plus vite, à l'aide des bâtons - qui aident à rendre moins monotones la marche, pour ne pas perdre trop de temps. Datant du 18e siècle, la pittoresque Église Notre-Dame-de-la-Gorge, au pied des montagnes et bordée par le Bon Nant, est un sanctuaire baroque qui attire encoure une foule de pèlerins locaux lors des fêtes religieuses. 

Trajet des Contamines-Montjoie jusqu'à Notre-Dame de la Gorge
Trajet des Contamines-Montjoie jusqu'à Notre-Dame de la Gorge
Trajet des Contamines-Montjoie jusqu'à Notre-Dame de la Gorge
Trajet des Contamines-Montjoie jusqu'à Notre-Dame de la Gorge

Trajet des Contamines-Montjoie jusqu'à Notre-Dame de la Gorge

Après l'Église, le sentier recommence à monter et nous gravirons à nouveau 500m de dénivelé sur un sentier d'abord rocheux peu agréable, qui deviendra par la suite alpin et fleuri au fur et  à mesure de l'ascension. 

Ascension en direction du Refuge de la Balme
Ascension en direction du Refuge de la Balme
Ascension en direction du Refuge de la Balme

Ascension en direction du Refuge de la Balme

Notre soulagement n'est pas feint lorsque nous rejoignons finalement notre objectif de la journée : Le Refuge de la Balme, à 1706m d'altitude. Nous avons totalisé plus de 7h de marche, avec 1200m de dénivelé positif, et 1100m de dénivelé négatif. Les dortoirs affichent complet et nous sommes contents d'avoir réservé à l'avance ! Quel plaisir de réaliser la présence de douches chaudes gratuites et de se changer pour profiter des quelques heures restantes d'ensoleillement pour faire sécher nos vêtements et se détendre sur la petite terrasse qui offre une vue magnifique sur les montagnes. Au programme également, étirement dans l'herbe, auto-massage de nos pieds meurtris, et badigeonnage de crème sur nos faces rougies par l'incessant soleil d'altitude et la réverbération des glaciers.

Lorsque le soleil se couche derrières les hauts pics, la température chute brusquement et c'est l'heure de manger. Chaque refuge sert le souper à  7:00pm pétantes, et nous nous jetons sur la soupe peu épaisse et le pain un peu rassis qui nous est servi ce soir-là. Le plat principal à base de riz et de porc est peu savoureux et assez rudimentaire également, mais nous sommes justes heureux d’être au chaud et au sec, et de n'avoir pas du porter de réchaud et de nourriture supplémentaire dans nos sacs ! Quelques mots-croisés plus tard, il n'est pas plus de 21:30pm mais nos yeux se ferment déjà. Nous rejoignons l'unique dortoir, qui est assez rudimentaire et entasse 20 personnes côte à côte. Je passe une nuit presque blanche, entre les tintements de cloche des vaches alentours, et les ronflements qui s'élèvent et s’estompent en alternance autour de moi.

Reufge de la Balme
Reufge de la Balme
Reufge de la Balme
Reufge de la Balme
Reufge de la Balme

Reufge de la Balme

Étape 2 : Refuge de la Balme - Refuge des Mottets (FR)

Notre TMB : 100 kilomètres de randonnée autour du Mont Blanc entre la France, l'Italie et la Suisse

À 6:00am, la majorité des réveils sonnent et ne laissent aucun espoir pour une petite grasse matinée. Vingt minutes plus tard, tous le monde est déjà habillé et prépare son sac à dos pour la journée. Nous suivons la vague, et nous prendrons le petit déjeuner sur les coups de 7:00am. Nous sommes contents d'avoir emporté avec nous un pot de beurre de peanut pour maximiser l'apport calorique. Nous avons commandé le jour précédent un pique-nique, qui nous est donné avant notre départ. 

Il est 7:50am et nous sommes prêts à partir pour notre deuxième étape, qui commence par une substantielle ascension de deux Cols…

Départ du Refuge de la Balme
Départ du Refuge de la Balme
Départ du Refuge de la Balme

Départ du Refuge de la Balme

Le temps est plutôt gris mais nous apprécions la fraicheur de l'air matinal qui rend plus agréable la montée sur le sentier qui serpente entre de beaux massifs et rivières. Les premiers kilomètres ne sont pas facile, mes épaules sont meurtries par les sangles du sac à dos - pourtant moins de 10 kilos ! - et mes orteils sont déjà douloureux et enroulés de pansements pour essayer de contrer la formation déjà latente d'ampoules... Nous croisons le plan des Dames, un tumulus de pierres à 2043m, puis nous continuons l'ascension jusqu'au Col du Bonhomme.

Début de l'ascension du Col du Bonhomme
Début de l'ascension du Col du Bonhomme
Début de l'ascension du Col du Bonhomme
Début de l'ascension du Col du Bonhomme

Début de l'ascension du Col du Bonhomme

Nous voilà donc au Col du Bonhomme qui s'élève à 2329m d'altitude, ce qui nous a fait parcourir un bon 600m de dénivelé positif de bon matin en 1h40 de temps. Le soleil commence à monter dans le ciel et illumine le Val Montjoie et la Vallée des Chapieux.

Col du Bonhomme (2329m)
Col du Bonhomme (2329m)

Col du Bonhomme (2329m)

Alors que nous nous préparons à continuer sur une variante plus montagnarde du TMB, pour éviter de prendre le sentier standard qui descend à la ville des Chapieux, nous croisons un pauvre âne fort chargé de sacs et nous nous sentons satisfaits d'avoir pris la décision de porter nous-même nos équipements ! On laisse sur le coté le Refuge de la Croix du Bonhomme, ou certains randonneurs vont pour se ravitailler en eau avant l'ascension vers le Col des Fours.

Ascension du Col des Fours
Ascension du Col des Fours
Ascension du Col des Fours
Ascension du Col des Fours

Ascension du Col des Fours

Je me souviens de cette portion du sentier comme vraiment atroce, en plein soleil puis dans l'ombre glacée et dans les roches et les graviers avec un dénivelé constant qui me forcera à prendre plusieurs pauses et à avaler quelques bonbons électrolytes. Il nous faudra près d'une heure et demi depuis le Col du Bonhomme pour rejoindre finalement le Col des Fours, à 2665m.

Col des Fours (2665m)
Col des Fours (2665m)

Col des Fours (2665m)

La vue du Col des Fours est saisissante sur la vallée de la Ville des Glaciers, mais déjà quelques nuages noirs n'annoncent rien de bon pour le reste de la journée... 

Vallée de la Ville des Glaciers

Vallée de la Ville des Glaciers

Nous posons nos sacs à dos sous un amas de rochers pour aller rejoindre, légers, la Tête Nord des Fours qui est connue pour être un des plus beaux belvédères de la partie Sud de la chaîne du Mont Blanc

Nous montons environ 100m de dénivelé supplémentaire pour rejoindre la table d'observation du sommet, et chaque pas semble nous propulser en avant, sans nos sacs à dos ! Quelle vue époustouflante sur le Mont Blanc, un peu dissimulé dans la brume ! 

Nous sommes un peu euphorisés par le cumul de 1100m de dénivelé positif depuis notre réveil, combiné par cette petite marche sans poids à porter, nous nous amusons donc à improviser un petit shooting photo grâce à la table d’observation. Bonheur !

Tete Nord des Fours (ALTITUDE?)
Tete Nord des Fours (ALTITUDE?)
Tete Nord des Fours (ALTITUDE?)
Tete Nord des Fours (ALTITUDE?)
Tete Nord des Fours (ALTITUDE?)

Tete Nord des Fours (ALTITUDE?)

Comme toutes les bonnes choses ont une fin, il faut malheureusement aller retrouver nos sacs à dos, alors que la pluie commence à s'abattre progressivement sur nous. J'enfile mon Goretex et je pose la protection imperméable sur mon sac à dos alors que Michel se balade, imperturbable, en short/t-shirt sous l’eau. La longue descente s'effectue dans les éboulis de cailloux et nous nous demandons une fois de plus comment nous aurions pu faire sans nos précieux bâtons ! Malheureusement, nous regardons mal la carte et nous prenons le mauvais chemin à l'une des intersections... et nous nous en rendons évidemment compte que trop tard de cette erreur, alors que nous sommes toujours en train de marcher, sous la grêle, à flanc de montagne, et que nous voyons au loin en contrebas d'autres randonneurs descendre au fond de la vallée... 

Nous perdons une bonne heure avec ce détour dont nous nous serions bien passés, et c'est épuisés et sous une pluie persistante que nous décidons de nous arrêter pour manger sur le bord du sentier alors qu'il est plus que 2:00 pm et que nous sommes bien bien tannés de marcher - surtout sur le mauvais chemin. On se gave de fromage et de chocolat pour se remonter le moral de ce pique-nique sous la pluie.

Marcher sous la pluie quand on est perdu...
Marcher sous la pluie quand on est perdu...
Marcher sous la pluie quand on est perdu...

Marcher sous la pluie quand on est perdu...

Après le petit pique-nique, nous avons à nouveau assez d'énergie pour continuer à descendre sur le sentier sinueux qui rattrape l'itinéraire qui nous amènera comme prévu au Hameau de la Ville des Glaciers, à 1789m. 

Il s'agit d'un regroupement de quelques maisons bien rudimentaires, avec quelques moutons. La pluie s'est heureusement arrêtée, et nous nous rapprochons de la fin de notre deuxième étape. 

Alentours de la Ville de Glaciers
Alentours de la Ville de Glaciers

Alentours de la Ville de Glaciers

Nous marchons depuis plus de 6h30 lorsque nous voyons enfin au loin le joli Refuge des Mottets, à 1870m, surplombé magnifiquement de l'Aiguille des Glaciers et entouré par une vallée fleurie ou coule le torrent des Glaciers.

Nous avons ce jour-là comptabilisé 110m de dénivelé positif, et 934m de négatif. Nous sommes trempés et fourbus par cette journée intense, et difficile pour le mental.

Arrivée au Refuge des Mottets (1870m)

Arrivée au Refuge des Mottets (1870m)

Le Refuge des Mottets est bien plus cosy et a plus d'espace que celui de la Balme. Il présente plusieurs bâtiments séparés et nous avons la chance de nous retrouver seuls dans un petit dortoir pour 4 personnes. 

Après une bonne douche chaude bien méritée, nous allons disposer nos vêtements et nos chaussures trempées dans une salle commune dans laquelle un poêle à bois est prévu pour chauffer toute la nuit. La pluie s'est enfin arrêtée.

Nous allons ensuite relaxer dans la salle à manger communautaire, ou nous nous payons un petit verre de cidre. Nous nous occuperons à grand renforts de mots-croisés, dessins et prise de note dans le petit carnet que nous avons apporté. 

Le repas du soir fut délicieux avec sa soupe de pois, sa daube et son flan. Nous avons même eu le droit à une petite ambiance musicale bien kitsch et une reprise de chansons de Joe Dassin... Nous discutons avec un groupe à coté de nous qui font le TMB dans l'autre sens et nous partageons nos impressions et nos coups de cœur.

Refuge des Mottets (1870m)
Refuge des Mottets (1870m)
Refuge des Mottets (1870m)
Refuge des Mottets (1870m)
Refuge des Mottets (1870m)

Refuge des Mottets (1870m)

Étape 3 : Refuge des Mottets - Rifugio Maison Vieille (FR/IT)

Notre TMB : 100 kilomètres de randonnée autour du Mont Blanc entre la France, l'Italie et la Suisse

Nous nous réveillons bien plus en forme que le jour précédent, après une bonne nuit de sommeil dans la petite chambre tranquille. Le petit-déjeuner comporte du gruau et du pain avec de la confiture, que nous complétons à nouveau avec notre beurre de peanut.  Nous constatons avec plaisir que nos bottes et nos vêtements ont séché ! Aux alentours de 8:00am, nous sommes sur le départ pour cette troisième étape pendant laquelle nous devons traverser la frontière italienne par le Col de la Seigne

Départ du Refuge des Mottets

Départ du Refuge des Mottets

Nous commençons à avoir l'habitude de la fraîcheur des premiers kilomètres, et nous montons d'un bon pas le sentier qui zigzague en lacets. 

Plusieurs groupes de marcheurs sont partis à peu près en même temps que nous, mais sur la longueur de la montée, les distances entre les groupes s'étendent et chacun trouve son rythme, et une fois de plus nous ne nous sentons pas dérangés par les randonneurs que nous croisons. Je m'essouffle un peu vite et les ampoules de mes orteils me font souffrir malgré les épais pansements qui les recouvrent.

Asencion du Col de la Seigne
Asencion du Col de la Seigne
Asencion du Col de la Seigne

Asencion du Col de la Seigne

Nous croiserons quelques cyclistes italiens qui profitent de la large piste pour gravir puis redescendre le col. Le soleil sort et nous donne le sourire. Malgré les petites douleurs et la fatigue, nous nous sentons tellement bien d’être toute la journée dehors en plein air dans ces magnifiques paysages !

Ascension du Col de la Seigne
Ascension du Col de la Seigne
Ascension du Col de la Seigne

Ascension du Col de la Seigne

Deux heures et 650m de dénivelé positif après notre départ matinal, nous voilà au Col de la Seigne (2515m) et donc en Italie ! Un petit drapeau et un gros cairn marque l'entrée, dépourvue de douaniers.

Nous découvrons la beauté majestueuse du Val Veny, et une vue magnifique sur l'Aiguille des Glaciers, la Montagne de la Seigne et les arêtes aériennes du versant italien du Mont Blanc.

Col de la Seigne (2515m)
Col de la Seigne (2515m)
Col de la Seigne (2515m)

Col de la Seigne (2515m)

Les contrastes sont magnifiques sous le ciel bleu italien et cela aide à oublier la persistance de mes douleurs aux pieds. Au delà des ampoules que chaque frottement réveillent, j'ai la sensation douloureuse que mon avant pied s'écrabouille contre l'intérieur de mes bottes à chaque pas en descente. Je sens mes chevilles endolories, et mes genoux se raidissent un peu plus à chaque pas. Je prend mon mal en patiente et je suis Michel qui gambade devant moi. Un hélicoptère viendra faire quelques tours au dessus de nos têtes, et son vrombissement assourdissant annulera toutes nos chances d'observation de marmottes dans cette vallée.

Nous dépassons la Casermetta, qui abrite un centre d'accueil et d'initiation à la nature dans lequel nous ne nous attardons pas, et nous continuons la descente jusqu'à l'Alpe supérieure de la Lée-Blanche à 2285m. 

Descente du versant italien du Col de la Seigne
Descente du versant italien du Col de la Seigne
Descente du versant italien du Col de la Seigne

Descente du versant italien du Col de la Seigne

Nous passons à coté du Refuge Elisabetta Soldini, dont l'emplacement est idéal, surplombé par les glaciers italiens du Mont Blanc

Je fais une pause pour masser mes pieds et mes genoux alors que Michel va jeter un œil au refuge. Nous repartons ensuite et nous croisons quelques ruines d'anciennes casernes. 

Vallée de la Lee Blanche
Vallée de la Lee Blanche
Vallée de la Lee Blanche
Vallée de la Lee Blanche
Vallée de la Lee Blanche
Vallée de la Lee Blanche
Vallée de la Lee Blanche

Vallée de la Lee Blanche

Une route empierrée descend en quelques lacets jusqu'à longer le vaste marécage à la flore alpestre du Lac de Combal (1975m) alors que la vallée se resserre. Nous avons descendu plus de 500m de dénivelé pour arriver sur ce sentier plat sur lequel nous sommes en présence de très nombreux touristes italiens qui profitent du paysage - nous comprenons qu'il y a un parking à moins d'une heure du lac! La couleur du lac est totalement irréelle avec des reflets turquoises qui contrastent magnifiquement avec la flore alpine fuchsia et les pics rocheux couverts de névés.

Lac de Combal
Lac de Combal
Lac de Combal
Lac de Combal

Lac de Combal

La journée avance et nos ventres crient famine, nous profitons donc de ce magnifique environnement pour une pause bien méritée proche de la Cabane du Combal. On se cale à l'ombre et on sort notre pique-nique, tout en enlevant nos bottes de marche pour faire respirer nos pieds. 

Pause aux abords de la Cabane du Combal
Pause aux abords de la Cabane du Combal

Pause aux abords de la Cabane du Combal

Nous laissons nos sacs à l'abri des regards pour aller voir le petit lac de Miage, un site spectaculaire encastré dans une moraine rocheuse. On fait une bonne heure de pause, on profite du site en faisant une petite marche autour du lac aux couleurs grises et bleues.

Lac du Miage
Lac du Miage
Lac du Miage
Lac du Miage

Lac du Miage

Après cette longue pause, nous devons reprendre la route, et malheureusement nous devons maintenant remonter ! Nous pensions qu'il ne nous restait que peu de marche avant l'arrivée au refuge : FAUX !  Nous nous tapons une bonne grimpette de près de 500m de dénivelé pour rejoindre les bergeries de l'Arp-Vieille supérieure à 2430m d'altitude et ses pâturages traversés d'un ruisseau.

Arp-Vieille Supérieure

Arp-Vieille Supérieure

Arp-Vieille Supérieure
Arp-Vieille Supérieure
Arp-Vieille Supérieure

Arp-Vieille Supérieure

La vue est magnifique et nous marchons à travers un troupeau de vaches. 

Le Val Veny s'étend devant nous alors que nous entamons la longue descente jusqu'au refuge, après déjà plus de 5 heures de marche (et deux grosses journée de marche avant ça !).

Col de Checrouit
Col de Checrouit
Col de Checrouit
Col de Checrouit

Col de Checrouit

À ce moment-là, la situation de mes genoux devient carrément catastrophique et je ne peux faire que de minuscule pas pour avancer sur le sentier qui passe sous les câbles des téléphériques et surplombe la vallée de Courmayeur. Je parviens à peine à plier mes jambes, qui sont de plus en plus raides et douloureuses.  

Nous arrivons tant bien que mal au Refuge Maison Vieille, à 1701m, après un passage par le Col Chécrouit. Le moral est bas et je serre les dents pour continuer à avancer malgré la douleur lancinante qui se propage. 

Au loin, je vois plusieurs refuges, donc certains qui semblent nécessiter encore une bonne demi-heure de montée...je désespère. Heureusement, Michel marche bien devant moi, et lorsqu'il arrive au premier refuge, je réalise que nous sommes bel et bien arrivés à destination et que notre refuge est le premier sur le sentier! Il pose son sac et fait demi-tour pour venir à ma rencontre et porter le mien pour me rendre la tache plus facile...Mon héros !! Nous avons marché au final plus de 6h pour 1100m de dénivelé positif, et 985m de négatif.

L'accueil italien est des plus chaleureux, et on nous propose une chambre double pour un supplément, et je suis tellement épuisée que j'accepte immédiatement, à l'idée de pouvoir m'étaler dans le lit collée à Michel pour me détendre de cette dure journée! 

Refuge Maison Vieille
Refuge Maison Vieille
Refuge Maison Vieille

Refuge Maison Vieille

Après une douche chaude, 20 minutes à lever mes jambes pour drainer mes genoux et un bon massage à grand renfort de baume du tigre, je dois dire que je ne suis tout de même pas rassurée sur ma capacité à pouvoir poursuivre notre aventure. Heureusement, j'ai emporté quelques Advil et j'en prend un en espérant que cela aide à diminuer l'inflammation. 

Pour couronner le tout, le refuge italien ne dispose que de toilettes à la turque, d’où un supplice ultime pour mes jambes raides à chaque fois que je dois aller uriner !!!

Michel me calme et nous décidons d'aviser le lendemain selon mon état. Nous profitons d'un délicieux souper avec un plat de pâtes bolognaises et parmesan, dont Michel se resservira trois fois avant de comprendre qu'il ne s'agit ici que de l'entrée ! 

Nous discutons avec un marcheur qui tente d'effectuer tout le tour en seulement 4 jours...et en courant! Évidemment, on ne se sent pas au top lorsqu'on entend ce que certains sont capable de faire, mais bon, tout est relatif, au moins on essaye !

Après le repas, nous resterons un moment à préparer l'itinéraire du lendemain dans la très agréable et kitsch salle à manger du refuge, dont tout le plafond et les murs sont recouverts de photos de Giacomo - le propriétaire - à différents âges, et de déco criardes, comme des peaux de moutons vivement colorées.

Étape 4 : Rifugio Maison Vieille - La Fouly (IT/CH)
 

Notre TMB : 100 kilomètres de randonnée autour du Mont Blanc entre la France, l'Italie et la Suisse

Dès mon réveil à 6:00 am, je cherche à tâtons mes genoux et constate qu'ils restent gonflés mais résolument moins que la veille à mon arrivée. J'ingurgite direct deux Advil avant le petit-déjeuner et je ré-itère les massages de mes jambes avant d'appliquer du tape selon les instructions de la pharmacie. J'entoure ainsi ma rotule en espérant que ce maintien, en plus des Advil, me permettent de continuer notre trajet sans encombres. Alors que nous sortons du refuge pour aller petit-déjeuner, nous croisons sous une fine bruine un cheval et un poney qui se baladent aux alentours, dans la brume et la rosée au petit matin. Nous aurions envie de rester un peu plus longtemps à se reposer ici et profiter de l'atmosphère particulière qui règne sur ce petit plateau italien. 

Le petit-déjeuner est à la hauteur de l'hospitalité et comporte du gruau et des fruits pour notre grand plaisir, et il y a même du Nutella à tartiner sur le pain!! Nous commandons là encore un pique-nique pour notre pause du midi et nous partons préparer nos sacs.

Petit mation au Refuge Maison Vieille
Petit mation au Refuge Maison Vieille

Petit mation au Refuge Maison Vieille

Parce que nous n'avons malheureusement pas le temps de parcourir le Tour complet du Mont Blanc qui demande 9 à 11 jours de marche, nous devons ce jour-là prendre un autobus au départ de Courmayeur pour nous avancer un peu dans la boucle. Nous aurions aimer prendre un des téléphériques pour descendre prendre le bus, mais ils ouvrent malheureusement bien trop tard, nous partons donc dans la descente en foret pour essayer d'attraper un bus avant 10:00am.

La descente est interminable et monotone sous les câbles du téléphérique, et j'essaye de ne pas avancer trop lentement tout en faisant de petites pas rapides avec un maximum d'amorti.

Descente sous le téléphérique de Dolonne

Descente sous le téléphérique de Dolonne

Après deux heures de descente et 500m de dénivelé négatif, nous sortons finalement de la forêt et nous arrivons au village de Dolonne, juste avant de rejoindre par la route Courmayeur, qui est l'équivalent italien de Chamonix - bien que la vue du Mont Blanc soit bien moins spectaculaire de ce côté.

Courmayeur

Courmayeur

Nous trouvons assez facilement l’arrêt de bus sur la Piazza MonteBianco et nous embarquons pour quelques euros. Après trois jours complets de marche, cela fait du bien de poser ses fesses dans un siège et de voir le paysage défiler. Nous traversons ainsi une partie du Val Ferret, nous évitons les Refuges Bertone et Bonatti, nous passons Lavachey et nous longeons un fleuve alpin à l'eau laiteuse avant de nous arrêter au terminus à Arp-Nouva-Désot (1776m). 

Et hop, voilà 7 heures de marche passées en moins d'une heure d'autobus !!!! Nous croisons de nombreux touristes, pécheurs, qui profitent de l'accès facile au site par la route.

Trajet en bus (Courmayeur - Arp Nouva)
Trajet en bus (Courmayeur - Arp Nouva)

Trajet en bus (Courmayeur - Arp Nouva)

Malgré les prévisions initiales qui annonçaient de la pluie, c'est un soleil radieux qui nous accueille pour débuter, bien plus tard que d'habitude à cause du bus, le début de notre journée de marche. Pas le temps de niaiser, on a un Col à monter ! Et pas des moindres, puisqu'il s'agit du Grand Col Ferret qui marque le passage en terre Suisse ! Le sentier monte fort dès le début, et on franchit un ruisseau avant de rejoindre le Refuge Elena à 2054m. Pas de chance, là encore il n'y a que des WC à la turque et je galère avec mes genoux…

Sur la suite de l'ascension. les volumes et contrastes des masses montagneuses sont magnifiques et permettent de garder la motivation pour monter sur le sentier. On double de nombreux randonneurs, le soleil tape fort, et on sent que les 2 heures de descente du matin ont déjà entamé une partie de notre énergie de la journée.

Ascension du Grand Col Ferret
Ascension du Grand Col Ferret
Ascension du Grand Col Ferret
Ascension du Grand Col Ferret
Ascension du Grand Col Ferret
Ascension du Grand Col Ferret

Ascension du Grand Col Ferret

La vue du Grand Col Ferret est magique après 2h30 d'ascension et plus de 1300m de dénivelé positif !!! Et nous voilà en Suisse. Nous apprenons que ce passage était utilisé depuis l'Antiquité, et marque la frontière entre le Val d'Aoste (Italie) et le Canton du Valais (Suisse). Le vent souffle fort, et malgré l'effort intense de la montée et le soleil qui tape, je suis bien contente d'enfiler mon GoreTex et ma doudoune en plume pour profiter de notre pause lunch. On laisse prendre l'air à nos pieds qui se demandent sûrement comment ils ont fait pour en arriver là... Nous découvrons avec délice dans notre sac de lunch la présence d'une salade de pâtes délicieuse avec son petit sachet individuel de parmesan...du pur bonheur ! On se cale une bonne tablette de chocolat pour faire passer tout ça et se donner de la motivation pour la suite…

Grand Col Ferret
Grand Col Ferret

Grand Col Ferret

Tout ce qui a été monté devra être redescendu… Nous ne sommes pas au bout de nos peines. La descente est interminable, à flanc de pâturages cerclés de petites portillons. Nous parcourons de nombreux virages au détour desquels nous pouvions voir - et entendre - quelques marmottes se la couler douche sur les rochers au soleil. Michel essaye, en vain, de rentrer en communication avec elles. 

Nous arrivons tant bien que mal au Chalet de la Peule une heure plus tard, un refuge agréable en pleine montagne, avec quelques yourtes, où nous prenons une limonade et profitons d'enlever un peu nos bottes pour soulager nos pieds. Mes genoux sont raides, et nous ne sommes pas encore arrivés…

Descente du Grand Col Ferret coté Suisse, jusqu'au Chalet de la Peule
Descente du Grand Col Ferret coté Suisse, jusqu'au Chalet de la Peule

Descente du Grand Col Ferret coté Suisse, jusqu'au Chalet de la Peule

Alors que nous reprenons la route, nous sommes arrêtés par un troupeau de vaches qui barrent le sentier et se dirigent nonchalamment vers une petite roulotte rouillée qui fait office de lieu de traite. Je ne suis pas rassurée et j’attends que la voie soit libre pour passer, histoire d'éviter de me faire encorner par un taureau suisse !!!  Michel est fasciné et serait bien resté là toute l'après-midi mais il faut continuer à marcher si l'on veut rejoindre notre prochain refuge avant la nuit….

Les vaches du Chalet de la Peule
Les vaches du Chalet de la Peule

Les vaches du Chalet de la Peule

Après une longue descente en lacets, on se retrouve sur une route goudronnée pour les derniers kilomètres de l'étape. Nous traversons le village de Ferret, et de son église au pied des montagnes nous entendons une chorale lorsque nous passons à coté. Michel et moi sommes fous de fatigues, et notre mental est mis à rude épreuve. Heureusement, nous sommes deux, et nous rigolons tant bien que mal en pleurant sur notre triste sort, que nous avons 100% mérité et choisi ! 

La fatigue est telle que nous sommes au bord du délire... Une heure de marche sur le bitume ont eu finalement raison de mon élan vital et je suis vraiment rétamée lorsque nous arrivons aux abords du coquet village de la Fouly. Je laisse Michel avoir l'énergie de faire quelques courses et de m'acheter des anti-inflammatoires plus puissants, et je m'effondre dans notre chambre après une galère infinie pour monter/descendre les marches d'escalier qui y mènent. Les gens me regardent comme si j'étais une handicapée, je ne peux pas plier mes genoux et je marche en titubant…

Village de Ferret, en direction de La Fouly
Village de Ferret, en direction de La Fouly
Village de Ferret, en direction de La Fouly
Village de Ferret, en direction de La Fouly

Village de Ferret, en direction de La Fouly

Heureusement, ce soir au refuge c'est raclette à volonté ! On ne se plaint pas, et Michel se resserre tellement de fois que j'en perd le fil. 

Massages et anti-inflammatoires m'ont soulagé, mais nous devons planifier la journée du lendemain et des questions se posent sur ma capacité à réussir la variante difficile que nous avions prévu de faire, au lieu de l'étape du TMB standard. Nous sommes vraiment brulés et notre cerveau fonctionne au ralenti... En effet, la Fenêtre d'Arpette est réputée pour être une des plus belles sections à parcourir autour du Mont Blanc, et nous aimerions la réaliser, mais sur les guides et les forums nous lisons que la descente de cette étape est extrêmement raide sur plusieurs heures…

Je me rend à l'évidence : il va falloir trouver une solution pour faire cette étape sans prendre le risque de ''finir'' mes genoux. Après quelques recherches, je parviens à contacter un service de livraison de bagages qui me prendra 45 euros pour venir chercher mon sac à dos le matin et me le déposer au prochain refuge - joignable par la route - le soir. 

Nous remplissons donc un des sacs à dos de toutes les choses inutiles pour la journée, et nous ne prendrons qu'avec nous - sur le dos de Michel - que notre lunch et de l'eau (bon, avec également le guide topo , la crème solaire et un k-way!). L'idée d'avoir recours à une compagnie de transport ne me plait guère, mais cela nous semble la seule option viable pour parcourir cette étape sans se blesser, et nous nous couchons sereins de notre décision.

Étape 5 : La Fouly - Le Col de la Forclaz (CH)

Notre TMB : 100 kilomètres de randonnée autour du Mont Blanc entre la France, l'Italie et la Suisse

Le réveil est fébrile, et nous consultons avec appréhension la météo qui s'annonçait peu clémente la veille. Nous savons qu'en cas d'orages, le franchissement de la Fenêtre d'Arpette est considéré périlleux, et nous ne voulons prendre aucun risque supplémentaire. Par chance, seule une petite pluie de fin d'après-midi est rapportée. Nous restons donc sur notre plan initial, et nous laissons un sac à dos à la réception du gite avant de se diriger vers l’arrêt de bus du village de la Fouly.

Nous prenons le premier bus aux alentours de 8h et une heure plus tard, nous avons traversé Praz-de-Fort et Issert, et nous nous retrouvons aux abord de la station suisse de Champex-Lac (1460m). Il est a noter que cette petite station pittoresque , lovée autour d'un magnifique lac alpin, est aussi appelé ''Le Petit Canada'' !  

Requinqués par le beau temps et la perspective d'une étape réputée pour être une des plus exigeante et impressionnante du tour, nous marchons d'un bon pas pour rejoindre le sentier qui mène au Val d'Arpette, qui passe au départ du télésiège de Breya. Les premiers kilomètres de marche s'effectuent le long de la bisse puis du torrent d'Arpette dans d'agréables sous-bois.

Bisse d'Arpette
Bisse d'Arpette

Bisse d'Arpette

Nous débouchons au Refuge d'Arpette (1630m) et nous remontons son charmant Val d'Arpette par le large chemin empierré, sur lequel nous devrons zigzaguer entre de massives vaches noires montagnardes à courtes pattes. 

Je ne suis pas rassurée, et j'apprendrais par la suite que cette race de vache (appelée vache noire d’Hérens) est réputée pour son agressivité, et communément mise en scène dans des combats de vache organisés !!! Je reste bien près de Michel et je n'ose même pas sortir mon appareil photo...

Val d'Arpette
Val d'Arpette

Val d'Arpette

Nous croisons le torrent d'Arpette à nouveau, et nous nous ravitaillons en eau avant l'ascension finale. Michel est le seul à porter un sac et nous essayons de limiter le poids transporté. Pour ma part je me sens tellement légère pour ma seule journée sans sac à dos  !!!

Ascension de la Fenetre d'Arpette

Ascension de la Fenetre d'Arpette

Ascension de la Fenetre d'Arpette

Ascension de la Fenetre d'Arpette

Nous montons toujours et le sentier devient plus rocailleux et se faufile peu à peu dans les éboulis puis cela devient ensuite carrément de l'escalade dans de gros blocs rocheux. Sur les derniers mètres, la pente devient folle, les mollets brûlent mais nous voyons se rapprocher la fameuse Fenêtre d'Arpette, qui porte bien son nom avec sa forme de U qui se détache du fond de ciel bleu. Il s'agira d'ailleurs du deuxième point culminant du TMB avec le Col des Fours que nous avons parcouru à notre seconde journée de marche.

Ascension finale de la Fenetre d'Arpette
Ascension finale de la Fenetre d'Arpette
Ascension finale de la Fenetre d'Arpette

Ascension finale de la Fenetre d'Arpette

Nous ne sommes pas peu fier de se tenir entre les masses rocheuses qui encadrent la fameuse Fenêtre, ou nous avons du péniblement nous hisser dans le chaos des éboulis ! Nous sommes à 2671m, nous avons donc monté 1211m de dénivelé positif en un peu plus que 3h…

Je suis reconnaissante de n'avoir pas du porter de sac pour cette ascension intense et technique, qui se situe définitivement au top des étapes du TMB en termes de difficulté. Nous découvrons par ailleurs une vue saisissante sur le majestueux Glacier du Trient et sa vallée, qui malgré son recul important au cours des dernières années présente un panorama inoubliable qui nous suivra sur une bonne partie de la descente.

Fenetre d'Arpette
Fenetre d'Arpette
Fenetre d'Arpette
Fenetre d'Arpette
Fenetre d'Arpette

Fenetre d'Arpette

Nous nous délectons d'une longue pause lunch face à cette vue unique. Michel réalisera qu'une de ses chaussettes s'est trouée à force de marcher… Pas un seul nuage n'ose poindre le bout de son nez à l'horizon et le temps est tout simplement parfait. Nous savons que nous vivons un des moments forts de notre aventure et nous n'en perdons pas une miette.

Pause à la Fenetre d'Arpette
Pause à la Fenetre d'Arpette
Pause à la Fenetre d'Arpette
Pause à la Fenetre d'Arpette

Pause à la Fenetre d'Arpette

Nous amorçons une descente vigilante à tatillons dans les éboulis sur un petit sentier de terre, glissant et incliné, et je me crispe sur mes bâtons de marche pour ne pas tomber. Michel dérape et sa tête heurte le sol, mais il se rattrape bien, et heureusement ne constate aucuns gros dégâts - il a la peau dure cet homme-là ! On peut dire au moins que cette descente là n'est pas monotone ! 

Et bien qu'elle soit bien plus technique que les autres pistes descendue dans notre semaine, je remarque paradoxalement que le fait de ne pas marcher ''à plat'' sur un sentier bien aménagé diminue le frottement sur les mêmes zones abimées de mes orteils ! Donc je n'ai presque pas autant mal aux pieds que d'habitude, et je suis absorbée par les reliefs variables du terrain.

Descente de la Fenetre d'Arpette, sous la Glacier du Trient
Descente de la Fenetre d'Arpette, sous la Glacier du Trient
Descente de la Fenetre d'Arpette, sous la Glacier du Trient
Descente de la Fenetre d'Arpette, sous la Glacier du Trient

Descente de la Fenetre d'Arpette, sous la Glacier du Trient

Nous ferons une petite pause en face de la langue terminale du Glacier du Trient, et nous sommes à nouveau subjugués par ses sublimes couleurs turquoises. La proximité du glacier nous permet d'entendre ses crissements et craquements, et une petite brise polaire qui sent bon la neige fraîche vient jusqu'à nous. 

Descente de la Fenetre d'Arpette, sous la Glacier du Trient
Descente de la Fenetre d'Arpette, sous la Glacier du Trient
Descente de la Fenetre d'Arpette, sous la Glacier du Trient
Descente de la Fenetre d'Arpette, sous la Glacier du Trient
Descente de la Fenetre d'Arpette, sous la Glacier du Trient

Descente de la Fenetre d'Arpette, sous la Glacier du Trient

Le sentier s'enfonce finalement dans la forêt et s'adoucit significativement après deux bonnes heures d'effort continu de descente. Je n'imagine pas dans quel était auraient été mes genoux avec 8 kilos de plus sur mon dos.

Nous rejoignons le Chalet du Glacier (1583m). Michel boit jusqu'à plus soif et remplit nos gourdes de l'eau pure qui provient directement du Glacier du Trient et veut en rapporter 3 litres dans son sac, tellement sa saveur est incomparable.

Nous longeons le bisse du Trient jusqu'à une intersection. Nous savons que notre refuge se trouve proche de la ville de Trient, donc je suis intuitivement le panneaux en direction de Trient, et nous descendons le sentier pendant une bonne quinzaine de minutes avant de réaliser grâce à un autre panneau, que le Refuge du Col de la Forclaz ou nous dormons ne se trouve pas au village, mais bien en haut du Col de la Forclaz (comme son nom l'indique...) Grosse baisse de moral, il faut à nouveau remonter ce que nous venons de descendre… Il nous suffisait seulement de continuer à longer la bisse et nous étions arrivés sous peu ! On ne perd pas notre calme et on marche tranquillement, un pas après l'autre, jusqu'à rattraper notre chemin et rejoindre le refuge.

Nouvelle déception à l'arrivée : ce refuge qui se trouve au bord de la route goudronnée qui passe par le Col de la Forclaz (1526m) est une véritable usine. Le service est désagréable et nous nous retrouvons entassés dans un dortoir plein à craquer avec des lits superposés tellement collés qu'il y a à peine la place pour circuler entre eux. Heureusement nous récupérons le sac à dos qui a bien été transporté. Nous devons attendre avant de pouvoir utiliser les deux seuls douches disponible pour proche d'une bonne cinquantaine de randonneurs fatigués… La déco est ultra vieillotte, et nous nous retrouvons à table à devoir tenir la conversation avec un couple de vieux marcheurs radoteurs alors que nous n'aspirons qu'à relaxer tranquillement ensemble dans le calme. 

La nourriture est correcte mais nous nous échappons dès que possible pour s'isoler un peu sur la terrasse au bord de la route pour écrire un peu et regarder l'itinéraire pour le lendemain. Nous n'avons même pas un espace pour s'étirer, nous allons finalement nous coucher totalement épuisés mais le sourire aux lèvres d'avoir pu réaliser cette magnifique étape sans encombres.

Étape 6 : Le Col de la Forclaz - Gite le Moulin (CH/FR)

Notre TMB : 100 kilomètres de randonnée autour du Mont Blanc entre la France, l'Italie et la Suisse

Nous avons discuté avec Michel, et nous ne ferons pas la dernière descente à pied pour préserver mes genoux. Nous prendrons le téléphérique pour rejoindre la vallée après avoir gravi notre dernier col.

Malgré les douleurs aux artculations, les pieds meurtris et la fatigue qui s'accumule jour après jour, je me sens mélancolique lorsque nous nous préparons à partir pour la dernière étape de notre TMB. Nous avons pris l'habitude d'une certaine routine, et bien que contente de quitter ce gîte - que je ne recommande à personne - j’aimerais rester encore plusieurs semaines dans les montagnes ! 

Bon je me calme vite fait lorsque je chausse mes bottes et que mes orteils pleurent de douleur...et on reprend le petit sentier en lacet qui croise la route pour descendre vers Trient (1297m). 

Notre TMB : 100 kilomètres de randonnée autour du Mont Blanc entre la France, l'Italie et la Suisse

Une fois arrivés à Trient, nous traversons le village et nous contournons son église rose bonbon pour retrouver le sentier du TMB qui serpente en montant dans la foret. Nous arriverons, après un bon effort, à l'orée du bois pour continuer ensuite l'ascension sur un sentier dégagé en balcon qui zigzague longuement avant de rejoindre le Col.

Notre TMB : 100 kilomètres de randonnée autour du Mont Blanc entre la France, l'Italie et la Suisse
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Notre TMB : 100 kilomètres de randonnée autour du Mont Blanc entre la France, l'Italie et la Suisse
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Nous le savions, le Col de la Balme, est notre dernière montée du TMB...mais je ne m'attendais pas à découvrir la vallée de Chamonix et la chaine du Mont Blanc à mon arrivée en haut ! L'émotion est palpable alors que nous réalisons tout le chemin parcouru depuis les 6 derniers jours, tout autour de ce massif mythique !!! Nous resterons longuement contempler le magnifique panorama pour bien saisir le bonheur de notre accomplissement, autant demandant d'un point de vue physique que mental. Par la même occasion, nous ne pouvions pas trouver meilleure place pour célébrer nos 5 ans de relation dans ce site magique, et nous savourons notre dernier sandwich au Beaufort et au saucisson avant de se gaver de chocolat suisse ! 

Notre TMB : 100 kilomètres de randonnée autour du Mont Blanc entre la France, l'Italie et la Suisse
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Notre TMB : 100 kilomètres de randonnée autour du Mont Blanc entre la France, l'Italie et la Suisse
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Malgré la détérioration significative de mes capacités à continuer à marcher à cause de mes genoux fragiles, je suis déjà nostalgique de savoir que le lendemain, nous devrons rejoindre la ville, ses voitures, ses bâtiments et son bitume... Nous marcherons une petite demi-heure supplémentaire pour descendre vers le Téléphérique de Charamillon qui nous transportera jusqu'au petit village de Tour. Mais avant ça, nous nous octroyons le luxe d'une pause en terrasse en plein soleil ! 

Notre TMB : 100 kilomètres de randonnée autour du Mont Blanc entre la France, l'Italie et la Suisse
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Le bonheur a-bso-lu de faire une petite sieste après une crème glacée...et de savoir que nous n'avons pas besoin de randonner après ça !!!

Notre TMB : 100 kilomètres de randonnée autour du Mont Blanc entre la France, l'Italie et la Suisse
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À Tour, nous prendrons - gratuitement - le bus qui nous déposera au Gîte du Moulin, proche de la commune d'Argentière. Le Gîte est à échelle humaine, pas trop rempli malgré l'épreuve de l'Ultramarathon du Mont Blanc qui bat son plein à quelques dizaines de kilomètres de là. Nous avons là encore la chance de bénéficier d'une petite chambre de dortoir ou nous sommes les seuls. Nous sympathisons avec un couple de français et une allemande avec lesquelles nous passerons un repas festif et délicieux, où je goutais les fameuses ''croutes'' savoyardes aux champignons.  

 

Notre TMB : 100 kilomètres de randonnée autour du Mont Blanc entre la France, l'Italie et la Suisse
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Étape 6 finale : Retour à Chamonix

Le lendemain, nous faisons presque une grasse matinée (levés à 7h45 !!!) car nous savons que nous n'avons pas de grosse étape de marche à compléter. Nous quittons le dernier refuge à pied avec nos sacs à dos, qui semblent faire désormais partie de notre anatomie, en direction du centre-ville d’Argentière. Cela nous fait tout drôle d’être en ville et nous faisons nos touristes pour acheter quelques petits souvenirs et du fromage local hors de prix.  

Notre TMB : 100 kilomètres de randonnée autour du Mont Blanc entre la France, l'Italie et la Suisse
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Nous prendrons les deux téléphériques des Grands Montets pour rejoindre, sans aucun effort, 3300m d'altitude et bénéficier d'une vue unique sur le Glacier d'Argentière, les Aiguilles Rouges, et le Mont Blanc. Nous observerons longuement et avec envie les groupes d'alpinistes qui progressent lentement sur la surface blanche et lisse. Nous profitons une dernière fois du paysage grandiose, de l'air vif qui pique nos joues et du soleil alpin qui réchauffe nos cœurs. Un dernier stop à une petite terrasse proche de la station de téléphérique pour que Michel puisse accomplir son croquis du Mont Blanc tant désiré, et nous voilà sur le départ… 

Notre TMB : 100 kilomètres de randonnée autour du Mont Blanc entre la France, l'Italie et la Suisse
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Notre TMB : 100 kilomètres de randonnée autour du Mont Blanc entre la France, l'Italie et la Suisse
Notre TMB : 100 kilomètres de randonnée autour du Mont Blanc entre la France, l'Italie et la Suisse

En redescendant avec la benne, nous voyons sur le versant opposé serpenter le sentier à flanc de montagne qui aurait pu être le notre si nous avions eu plus de temps, pour rejoindre Chamonix à pied. Bien qu'une partie de moi - la plus têtue - aurait aimé accomplir cette étape supplémentaire, l'environnement beaucoup plus touristique et industrialisé de cette étape proche de la ville me semble peut attractif si on compare avec les journées entières passées en pleine Nature entre deux Cols et leurs vallées isolées. De plus, je n'ai aucun regret car je peux encore à peu près marcher, et ma tête déborde d'images et de sensations exaltantes. Nous reprendrons le bus d'Argentière pour rejoindre la gare des bus de Chamonix, et moins de deux heures après nous voilà à l'aéroport de Genève, le voyage est bel est bien fini. Nous prendrons chacun un vol séparé en destination de nos familles pour profiter de quelques jours avant notre retour à Montréal. Heureusement, la douceur estivale de la Cote d'Azur m'offrira une transition ouatée avant de débarquer au Canada et de reprendre le travail dès le lendemain malgré les affres du jetlag

Notre TMB : 100 kilomètres de randonnée autour du Mont Blanc entre la France, l'Italie et la Suisse

Pensées conclusives

Les jours qui suivirent la fin de notre tour, je me sentais dans une détente physique incomparable, un apaisement, une sérénité peu commune - surtout si on connait ma tendance à l'anxiété et l'hyperactivité - et je constate à quel point la montagne est mon élément, et combien la Nature m’apaise.

J'aimais aussi beaucoup cette sensation d'autonomie avec le transport de nos sacs à dos contenant le strict minimum pour survivre, qui me fait comme toujours relativiser sur l'abondance démesurée du matérialisme ambiant dans lequel on baigne dans nos quotidiens. 

Le dépassement de soi. Apprendre à avancer en équipe. Reconnaitre et se respecter dans ses limites. La liste des vertus que ce type d'aventure nous apporte est longue ! Sans oublier qu'en un seul mot, un seul coup d’œil, Michel et moi pouvons maintenant revenir sur chaque moment difficile, chaque paysage inoubliable et chaque fou rire ou coup de fatigue, qui feront à jamais partie de notre patrimoine de souvenir en commun. Je n'ai pas eu de vraie surprise, car je sais déjà depuis longtemps la chance que j'ai de partager ma vie et mes insouciances avec un partenaire aussi unique. Mais ces épreuves passées côte à côte, bâtons contre bâtons, mêlant nos désillusions et nos sueurs, comme nos moment contemplatifs, n'ont fait que renforcer mon estime pour Michel qui ne m'a prodigué pendant cette aventure que du réconfort, des encouragements, de la patience - alors qu'il aurait clairement pu tout aussi bien gambader devant moi sans m’attendre!

Alors que j'écris ce dernier paragraphe, je réalise que la rédaction de ce billet, ainsi que la sélection parmi les centaines de photos, tout autant que les dizaines d'heures passées à l'édition vidéo pour le montage m'ont définitivement permis de délicieusement prolonger le plaisir de cette expérience unique qu'il me fait tout de même un peu de peine de conclure. 

Heureusement, la vie est pleine de nouveaux projets qui donneront je l'espère, matière à de nouvelles aventures !

Notre TMB : 100 kilomètres de randonnée autour du Mont Blanc entre la France, l'Italie et la Suisse

Written by KLR

Published on #Hiking, #Europe

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C
Bonjour Claire, je t’ai écrit en pv.. j’aurais une question
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H
Tres sympa ton article.<br /> J'ai prevu quasiment le meme parcours et meme timing pour mi aout.<br /> Merci!<br /> H.
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S
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K
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